mardi, mai 21

En raison de « divers dysfonctionnements » signalés par plusieurs parents, qui accusent « depuis décembre 2023 » l’établissement de mailtraitance envers leurs enfants, la micro-crèche Beauvoisine, située à Rouen, sera fermée à partir de lundi 15 avril pour une durée de trois mois, ont annoncé la préfecture et le département de Seine-Maritime, vendredi 12 avril.

Une inspection, réalisée jeudi et qui faisait suite à différents contrôles inopinés et des mises en demeure restées sans effet, a « permis de conclure que la sécurité des enfants n’était pas assurée au sein de ce lieu d’accueil », ont affirmé la préfecture et le département dans un communiqué conjoint.

Les services de la CAF de la Seine-Maritime ont « été mobilisés afin de proposer aux familles concernées un accueil au sein de relais petite-enfance, dès ce lundi », d’après la même source. La micro-crèche Beauvoisine, appartenant à l’entreprise Grandir (Les Petits Chaperons rouges), dit accueillir dix berceaux, sur le site du groupe.

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Cadre réglementaire moins exigeant

Fin mars, le gouvernement avait annoncé le lancement d’une campagne de contrôles des grands groupes de crèches, comme l’avait recommandé l’inspection générale des affaires sociales (IGAS) l’an dernier. Missionnée après la mort d’un bébé dans une crèche privée à Lyon en 2022, elle avait préconisé de renforcer le contrôle des crèches, publiques et privées.

La ministre chargée de l’enfance et des familles, Sarah El Haïry, veut aligner le cadre réglementaire des micro-crèches (moins de douze berceaux) sur les petites crèches, comme le recommande un rapport de l’IGAS et de l’inspection générale des finances (IGF). Les micro-crèches représentent la moitié des créations d’établissements d’accueil du jeune enfant (EAJE) entre 2010 et 2020, et 13 % des places en 2020, selon ce rapport.

Conçues initialement pour développer une offre de garde dans des zones rurales, les micro-crèches bénéficient d’un cadre réglementaire moins exigeant. Ces dérogations conduisent à « fonctionner avec des personnels faiblement qualifiés et peu encadrés », selon la mission IGAS-IGF.

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Deux livres-enquêtes parus en septembre 2023 – Babyzness. Crèches privées : l’enquête inédite, écrit par Bérangère Lepetit et Elsa Marnette, du Parisien (Robert Laffont, 336 pages, 21 euros), et Le Prix du berceau. Ce que la privatisation des crèches fait aux enfants (Seuil, 208 pages, 18,50 euros) des journalistes d’investigation Daphné Gastaldi et Mathieu Périsse – ont par ailleurs mis au jour le mode de fonctionnement de certaines structures privées, mettant en cause une course au rendement au détriment des enfants.

Vingt ans après l’ouverture du secteur au privé, les crèches privées proposent 80 000 places, soit quelque 20 % des places disponibles, et réalisent un chiffre d’affaires compris entre 1,1 et 1,4 milliard d’euros, selon un rapport de Matignon publié en 2021.

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Le Monde avec AFP

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