vendredi, novembre 1

La présidence colombienne de la COP16 biodiversité a dévoilé vendredi matin, aux dernières heures du sommet, un projet d’accord sur le financement et le contrôle des efforts que l’humanité s’est engagée à accomplir d’ici 2030 pour cesser de détruire les terres, les mers et les êtres vivants.

La plus grande conférence internationale sur la nature, entamée le 21 octobre, est entrée dans son dernier jour sans certitude de débloquer le bras de fer financier tendu entre les pays riches, émergents et en développement.

De la résolution de ce conflit dépend l’application de la feuille de route mondiale que les 196 pays membres de la Convention des Nations unies sur la diversité biologique (CBD) ont adopté il y a deux ans pour stopper la destruction du vivant d’ici 2030.

Face aux blocages depuis 12 jours, la présidence colombienne a présenté des textes alternatifs sur les trois points les plus tendus : les règles de contrôle de l’application de cette feuille de route, la mobilisation des milliards nécessaires pour la réaliser et le partage des bénéfices réalisés par des entreprises — pharmaceutiques et cosmétiques en tête —  avec les données génétiques numérisées (DSI en anglais) issues de plantes et animaux de pays en développement.

Les négociations ont repris vendredi matin sur la base de ces documents, dans l’espoir d’obtenir une adoption en plénière dans la soirée.

Mais de nombreux participants au sommet de Cali, dans un centre de conférence au cœur d’une vallée luxuriante des Andes, s’attendent un prolongement des débats jusqu’à samedi.

La présidence colombienne propose de lancer un « processus » de négociations pour parvenir à la COP17, en 2026 en Arménie, à la création d’un nouveau fonds destiné à recevoir l’aide des pays riches aux pays en développement.

Il s’agit d’une demande pressante de ces derniers, qui jugent les fonds multilatéraux actuels difficiles d’accès et défavorables dans leur gouvernance.

Les pays développés se sont engagés à porter leur aide annuelle pour la sauvegarde la nature à 30 milliards de dollars en 2030 (contre environ 15 milliards en 2022, selon l’OCDE).

Les pays développés sont hostiles à la multiplication des fonds d’aide au développement, mais le texte ouvre la porte à un élargissement de la base des contributeurs, ce qu’ils réclament pour intégrer la Chine et certaines puissances émergentes.

La présidence propose aussi que les entreprises d’une certaine taille utilisant les DSI versent 0,1% de leur revenus ou 1% de leurs bénéfices à un mécanisme, le « Fond Cali », dont le principe avait été adopté à la COP15.

Placé sous l’égide de l’ONU, un tel fond aurait pour mission de répartir l’argent récolté avec les communautés et pays ayant conservés ces ressources à travers les siècles.

bl/lab/LyS

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