Pour certaines familles, les repas représentent une source de conflits lorsque l’enfant refuse de manger.
Les enfants sont souvent difficiles à table au cours de leur petite enfance.
Lorsqu’il s’agit de refus alimentaires répétés, il vaut mieux ne pas laisser la situation s’aggraver.
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Réussir l’éducation de ses enfants
Insistance, fermeté, douceur… rien n’y fait, votre enfant a encore décidé de bouder son assiette alors qu’il se régale chez ses grands-parents ? L’appétit est propre à chacun, révèle l’Office de la naissance et de l’enfance sur son site. Certains enfants ont un appétit d’oiseau, tandis que d’autres font preuve de gourmandise.
L’appétit varie d’un jour à l’autre, et dépend également de plusieurs facteurs, comme l’âge, l’activité physique et les émotions (joie, colère, dégoût…). Face aux refus de manger de votre enfant, vous pouvez vous sentir désarmé. Mais faut-il pour autant vous inquiéter ?
Refus de manger : un passage obligé ?
Si votre enfant fait la fine bouche à table, sachez qu’il n’est pas le seul. Selon la Société Française de Pédiatrie, 77% des enfants rejettent de nouveaux aliments entre deux et dix ans. Il faut parfois présenter un aliment plus de dix fois avant de savoir s’il l’aime ou non. Cette étape normale dans le développement des plus jeunes atteint son apogée vers deux ans, lorsque l’enfant veut affirmer son autonomie. À cet âge-là, on assiste également à un ralentissement physiologique de la courbe de croissance, souligne l’Office de la naissance et de l’enfance.
Si vous avez peur que votre enfant manque des ressources nécessaires à sa croissance, soyez rassurés. « Un enfant en bonne santé ne se laisse pas mourir de faim », indique Alexia Challan Belval, psychologue et co-auteure de Au secours, mon enfant ne mange rien, dans Le Journal des Femmes.
Un avis rejoint par l’Office de la naissance et de l’enfance, qui déclare sur son site : « Les enfants respectent naturellement les signaux de faim et de satiété ». L’Unicef enfonce le clou. À partir du moment que votre enfant prend du poids de façon normale, reste actif et paraît en bonne santé, « il est probable qu’il mange suffisamment », estime l’organisation.
Quelle attitude adopter pour lui faire retrouver l’appétit ?
Devant le manque d’appétit de votre progéniture, il vaut mieux raison gardée. Forcer votre enfant à finir son assiette est contre-productif. Sur le site pediatre-online, le docteur Arnault Pfersdorff, auteur de l’ouvrage Mon enfant ne veut pas manger, sept solutions, déconseille le forçage alimentaire en le qualifiant de « véritable souffrance ». On évite de resservir à son enfant le même plat le soir ou de le laisser devant l’assiette jusqu’à tant qu’elle soit finie.
Pour le pédiatre, « on ne mange ni par obligation, ni pour vivre, mais pour le plaisir ». L’Office de la naissance et de l’enfance reprend cette idée en recommandant aux parents d’être disponibles pendant le repas pour qu’il soit un moment d’interactions. Cela permet également de montrer l’exemple. Alexia Challan Belval incite les parents à se mettre à table avec leur enfant et à manger le même repas « afin que, par mimétisme, il ose faire de nouvelles expériences sensorielles ».
Faire participer son enfant à la préparation du repas fait partie des stratégies payantes. Emmenez votre progéniture au marché, laissez-lui choisir quelques aliments avant de passer aux fourneaux, en lui dédiant une tâche facile à accomplir, comme mélanger les aliments dans le saladier. Ainsi, « il sera fier de ce qu’il a réalisé et aura hâte d’y goûter », mentionne l’Unicef. Si vos tentatives restent vaines, ne cherchez surtout pas à compenser, notamment avec de la nourriture peu saine, pour éviter de lui donner de mauvaises habitudes alimentaires.
Quand faut-il vraiment s’inquiéter ?
Des refus alimentaires répétés doivent alerter les parents. On parle de trouble alimentaire pédiatrique aigu lorsque le refus ou l’incapacité de manger dure entre deux semaines et trois mois. Au-delà de cette durée, ce trouble devient chronique. Les apports nutritionnels ne sont pas suffisants pour assurer une croissance harmonieuse de l’enfant.
Les causes de ces troubles peuvent être variées. Un retard psychomoteur ou des malformations diverses peuvent expliquer ce refus de s’alimenter, explique l’Office de la naissance et de l’enfance. Une prise en charge médicale et paramédicale (suivi psychologique, diététique, rééducation…) s’impose. « Plus on consulte tôt, moins on risque de voir s’installer les difficultés », avertit Alexia Challan Belval.
Le docteur Arnault Pfersdorff considère l’anorexie comme l’arbre qui cache la forêt. Il conseille aux parents de chercher le facteur perturbant pouvant être à l’origine de ce refus de s’alimenter. Décès dans la famille, déménagement, problème de jalousie ou de place dans la famille à la suite d’une naissance… autant d’éléments déclencheurs possibles. En cas de problématique intime, secrète ou tabou, ce professionnel recommande l’aide d’un psychologue.