Choisir entre “arroser les planches d’oignons ou celles de tomates”, telle est la situation de nombreux maraîchers à Ouagadougou, au Burkina Faso. Plus de la moitié d’entre eux observent une raréfaction de la ressource hydrique qui se répercute sur les cycles de production, selon une enquête de la Cenozo.
COURRIER INTERNATIONAL
L’eau de leurs puits, qui permettait jusque-là de cultiver toute l’année des produits diversifiés, tend désormais à se tarir vers le mois d’avril, peu après le début de la saison sèche. Ces puits sont irrigués grâce à trois grands barrages qui marquent la géographie de la capitale burkinabè, dépourvue de fleuve.
Réalisés en 1963, ils avaient alors vocation à pourvoir les besoins en eau potable de la population ouagalaise, avant de devenir un simple appoint de cet approvisionnement… et un repaire de maraîchers.
Selon une étude de 2019 sur la gestion intégrée des petites retenues hydro-agricoles au Burkina Faso, “moins de 24 % des 1 145 retenues recensées sont considérées comme pérennes, la majorité étant affectée par l’envasement, l’évaporation, la pression croissante des usages et le manque d’entretien”, cite la Cenozo.
Hausse des températures
Si la pression humaine, à travers la hausse démographique, contribue au stress hydrique, les répercussions du réchauffement climatique affectent aussi ces immenses barrages. “Les retenues d’eau se remplissent de moins en moins à leur capacité optimale, en raison de pluies intenses qui provoquent un ruissellement brutal, entraînant l’érosion des bassins-versants et l’envasement rapide des cuvettes. Cette situation réduit la recharge des retenues, augmentant ainsi leur tarissement en fin de saison sèche”, résume Apolline Bambara, cheffe de la planification et de la gestion des ressources en eau à l’Observatoire du Sahara et du Sahel.
Entre 1960 et 2025, la température moyenne annuelle au Burkina Faso a augmenté de 2 degrés Celsius, passant de 28 °C à 30,1 °C. Quant au nombre de jours “très chauds”, lors desquels la température excède 40 °C, ils sont passés de 3 à 18 durant la même période.
[…] Lire la suite sur Courrier international
