vendredi, mai 17

Un an après la première opération « Wuambushu » lancée par le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, à Mayotte, la ministre déléguée chargée des outre-mer, Marie Guévenoux, a annoncé, mardi 16 avril, le lancement d’une nouvelle action sur l’île intitulée « place nette ». Une référence aux opérations « place nette XXL » lancées dans l’Hexagone pour lutter contre le trafic de drogue.

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« Depuis ce matin dès l’aube, à Mayotte, deux opérations – une de police et une de gendarmerie –, ont lieu sur le terrain pour lutter contre l’habitat insalubre, l’immigration clandestine et trouver des chefs de bande », a annoncé Mme Guévenoux sur France 2. « Il faut montrer que Mayotte, c’est la République », a-t-elle ajouté, précisant que « 1 700 policiers, gendarmes et militaires » participeront à cette opération qui « va durer onze semaines ».

Alors que la première opération « Wuambushu », dont le bilan avait été critiqué sur place pour son maigre résultat, avait entraîné la destruction de 700 bangas (cases) et l’arrestation de 60 individus, la ministre déléguée chargée des outre-mer a précisé mardi que cette nouvelle mission visait à interpeller « 60 chefs de bande qui ont été ciblés » et à détruire « 1 300 bangas, soit deux fois plus que l’année dernière ».

Mais cette nouvelle opération s’inscrit dans un contexte tendu sur l’île où les caillassages de bus scolaires – 17 élèves blessés depuis le 19 mars –, et les affrontements entre bandes « intervillages » ont repris.

Suppression du droit du sol

En parallèle de ces opérations de police pilotées par le ministère de l’intérieur, des collectifs citoyens se sont d’ailleurs organisés depuis plusieurs mois pour protester contre l’insécurité et l’immigration en bloquant notamment certaines routes de l’île. Le démantèlement en mars du camp de migrants situé dans le stade de Cavani, à Mamoudzou – point de départ de la contestation – n’a toutefois pas apaisé la colère des habitants.

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Mme Guévenoux est également revenue sur la volonté du gouvernement de supprimer le droit du sol à Mayotte, tel qu’annoncé par le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, en février. « Ce projet est toujours à l’ordre du jour », a-t-elle confirmé mardi matin. « Aujourd’hui quand vous naissez à Mayotte de parents en situation irrégulière vous pouvez acquérir la nationalité française à 13 ans et à partir de là vos parents peuvent bénéficier d’un titre de séjour. On veut faire en sorte que ce mécanisme ne soit plus possible », a-t-elle assuré, affirmant que « sur les 13 600 titres de séjour distribués 85 % sont de ce fait ».

« On veut couper cette attractivité du titre de séjour » et envoyer « un signal très clair et très ferme (…) aux pays de la zone », a-t-elle poursuivi, alors qu’un tel projet nécessite une révision de la Constitution, qui pourrait se révéler périlleuse au vu de l’absence de majorité absolue du camp présidentiel à l’Assemblée nationale.

Le Monde avec AFP

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