jeudi, juin 27

Après des révélations sur de possibles violences ou manquements, la mairie de Marseille a annoncé, mardi 4 juin, la suspension de huit agents de la police municipale et de son « centre de supervision urbain » (CSU), qui contrôle les caméras de surveillance de la voie publique.

La mairie avait ouvert en mai une enquête administrative après la diffusion sur BFM-TV d’images de policiers municipaux frappant un homme qui semble ivre après une altercation, avant que la caméra de surveillance ne soit détournée de la scène.

Un opérateur du CSU, en arrêt et qui se dit victime de harcèlement depuis qu’il aurait signalé ces agissements, remontant à février 2023, avait alors reconnu être à l’origine de la diffusion des images.

Samedi, le quotidien régional La Provence avait fait de nouvelles révélations basées sur le témoignage et des enregistrements effectués par cet agent, Sébastien Florenti. Un enregistrement semble notamment indiquer que le mouvement de caméra lors de l’incident de février 2023 serait volontaire, d’autres contiennent des commentaires déplacés à propos de personnes filmées par la vidéosurveillance.

« Revirement de la mairie »

L’agent décrit également une arme de service laissée sur un coin de table, ou encore des visionnages de séries au lieu des écrans de surveillance de la voie publique. La direction de la police évoque de son côté dans la presse le ressentiment de cet agent, qui a échoué deux fois à passer policier municipal et serait aigri.

Lundi dans un communiqué, la municipalité divers gauche a indiqué que « l’enquête administrative déclenchée par la Ville aux fins d’établir les faits et caractériser les fautes énoncées a permis d’identifier sept agents et conduit aux décisions suivantes : les sept agents sont immédiatement suspendus, dans l’attente de la tenue d’un Conseil disciplinaire. La Ville de Marseille dépose plainte contre ces sept agents afin que la justice puisse donner à ces faits les suites qu’elle jugera appropriées ».

La mairie indique « saisir également le procureur de la République à l’encontre de l’agent à l’origine de la diffusion de vidéos et d’enregistrements réalisés en dehors de tout cadre légal », qui est lui aussi « suspendu à titre conservatoire, le temps de l’enquête ».

Me Victor Gioia, avocat de M. Florenti s’est étonné « d’un revirement de la mairie qui après avoir nié avec force l’évidence a pris à la hâte une décision qui est incompréhensible et totalement injuste » concernant son client, qui a, selon lui « dans cette affaire le rôle de lanceur d’alerte ». Il a estimé que les autres sanctions, contre quatre policiers municipaux et trois agents du CSU, « visent des lampistes ».

Le Monde avec AFP

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