samedi, juillet 6

Amazing Grace… Plus de deux cents invités français et américains s’arrêtent éblouis en découvrant, samedi 8 juin, à Paris, la salle des fêtes du palais présidentiel. « Cévennes », « Delaware Water Gap », « Port-Cros », « Redwood », vingt-quatre tables rondes baptisées de noms de jolies régions et coins français et américains sont dressées autour de la longue table d’honneur de l’Elysée, rue du Faubourg-Saint-Honoré. De ravissants bouquets de roses et de pivoines rehaussent la délicate porcelaine de Sèvres des assiettes.

Grands patrons et stars du cinéma, universitaires et diplomates, réalisateurs et marchands d’art, ministres et parlementaires de chaque pays, directeurs de musée et avocats d’affaires… un bourdonnement joyeux s’installe sous les lustres, dans un même ballet de smokings, de nœuds papillon et de robes longues que sur le pont d’une croisière transatlantique du siècle dernier. Le chœur de l’armée française, accompagné par l’orchestre à cordes de la garde républicaine dirigé par le colonel François Boulanger, a placé le célèbre Amazing Grace dans son répertoire franco-américain.

La réception parachève la visite officielle en Normandie de Joe Biden, venu pour le 80anniversaire du débarquement allié. Cette année, les hommages ont pris un autre tour. Il ne s’est plus seulement agi de célébrer la paix, l’histoire et la victoire, mais de ressusciter le souvenir de la lutte contre l’Allemagne nazie et de faire écho aux nouvelles menaces contre la démocratie, ces régimes autoritaires et tentations démagogues qui rongent les pays occidentaux. Les populistes menacent de désengager l’OTAN de la guerre menée par la Russie en Ukraine et de remettre en cause l’alliance qui unit des pays d’Europe et l’Amérique du Nord. Malgré le sacrifice de plus de vingt millions de Soviétiques lors de la seconde guerre mondiale, seul le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été convié aux commémorations sur les plages normandes.

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La Maison Blanche a choisi la pointe du Hoc, promontoire du bout du bout du Calvados, où deux cent vingt-cinq rangers donnèrent l’assaut à l’aube du 6 juin 1944, pour prononcer des mots empreints de gravité. « Grâce à eux, la guerre a basculé. Ils se sont dressés contre l’agression d’Hitler. Qui pourrait douter qu’ils auraient voulu que l’Amérique se dresse aujourd’hui contre l’agression de Poutine en Europe ?, lance le président américain, la veille du dîner d’Etat. Nous sommes les héritiers de ces héros. Nous devons faire le serment solennel de ne jamais les décevoir. » Teint bronzé sur fond de ciel et mer bleu azur, les images de Joe Biden seront parfaites dans un clip de campagne avant le scrutin du 5 novembre, se sont dit les chevilles ouvrières du candidat démocrate.

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