samedi, octobre 26

POLITIQUE – L’autre diagonale du vide. Alors que l’examen de la première partie du budget se termine à l’Assemblée nationale et que le gouvernement accumule les revers, les bancs du « socle commun » censé soutenir Michel Barnier ne font pas le plein ce samedi 26 octobre. Loin de là.

À l’Assemblée, le budget de Michel Barnier « démoli » par les oppositions et ses propres troupes

Une démobilisation qui n’a pas échappé aux partis d’oppositions dont certains élus brocardent leurs adversaires, au Palais Bourbon ou sur les réseaux sociaux. Le député insoumis Antoine Léaument a par exemple repris une photo publiée par sa collègue EPR Stéphanie Rist, en soulignant (avec un mème bien connu) que les macronistes sont souvent sous-représentés en séance.

De l’autre côté de l’hémicycle, Guillaume Bigot, député RN du Territoire de Belfort, a publié sur X une photo des bancs (clairsemés) de la droite, provoquant la réprobation de la députée Véronique Louwagie : « je voudrais rappeler à mes collègues qu’il est interdit de prendre des photos dans l’hémicycle. »

Au-delà de ces bisbilles, cette situation particulière au Palais Bourbon donne à chaque camp des arguments différents. Ainsi, le Rassemblement national s’érige en meilleur défenseur des « outrances » de la gauche, tout en accusant le camp présidentiel de torpiller le budget de leur gouvernement, pour qu’il soit in fine rejeté, comme en commission des Finances.

La gauche accuse le RN d’être une « béquille »

À gauche, on profite de la configuration et des votes successifs pour accuser le parti d’extrême droite d’être la « béquille » du « socle commun » et d’Emmanuel Macron. « C’est vous qui avez refusé l’ISF, qui avez refusé de pérenniser la contribution des grandes entreprises », a par exemple rappelé la cheffe des députés écologistes Cyrielle Chatelain dans l’hémicycle, accusant le Rassemblement national d’être « en soutien sans participation du gouvernement. » Les soutiens de Michel Barnier « ne sont pas là (…) Ils vous ont laissé l’astreinte du week-end », a-t-elle ironisé.

Dans le même esprit, Jean-Luc Mélenchon partage, comme Antoine Léaument, la photo publiée par Stéphanie Rist sur les réseaux sociaux en expliquant que « le RN fait leur travail contre la gauche. » « Car sur leurs bancs il n’y a plus personne. Juste ces deux-là qui rigolent », a-t-il écrit, en référence à l’image qui montre la députée et l’ancien Premier ministre Gabriel Attal.

Force est de constater que les députés du camp présidentiel et de la droite républicaine se sont démobilisés au fil des jours d’examen. Une raison stratégique ? Peut-être, mais pas uniquement. « Personne ne se sent respecté par le Premier ministre donc personne ne fait d’effort », constate un collaborateur parlementaire au groupe macroniste, cité par l’AFP. Pour un député membre de la coalition, « c’est la perspective du 49.3 qui démotive les troupes. » En attendant, les défaites s’enchaînent.

À voir également sur Le HuffPost :

Frédéric Maillot, député de la Réunion, interpelle ses collègues sur l’expression « travail au noir »

Rousseau revient sur son presque bras d’honneur à l’Assemblée et plaide la « fatigue »

Partager
Exit mobile version