Sept semaines après des élections législatives anticipées qui devaient permettre de « clarifier » la situation politique, Emmanuel Macron est-il enfin apte à nommer un premier ministre, comme le lui commande la Constitution ? La « trêve olympique » et les bains de mer – dont le chef de l’Etat est rentré jeudi soir 22 août – ont-ils permis de ramener au sein de la classe politique la « concorde » et « l’apaisement » qu’il appelait de ses vœux un mois après avoir décidé de dissoudre l’Assemblée nationale ? Les prochains jours devraient au moins permettre de répondre à ces deux questions.
Le président de la République, qui est « du côté des Français, garant des institutions » et de « l’expression de leur vote », selon son entourage, reçoit vendredi 23 et lundi 26 août l’ensemble des forces politiques représentées au Parlement, « en vue de la nomination d’un premier ministre ». Celle-ci devrait intervenir « assez rapidement après ces rencontres », dit-on au palais, sans plus de précision. Les forces politiques ont été invitées à l’Elysée « dans l’ordre du nombre de députés des intergroupes », souligne l’Elysée. Ainsi les partis de gauche (La France insoumise, Parti socialiste, Les Ecologistes, Parti communiste), emmenés par Lucie Castets, candidate du Nouveau Front populaire (NFP) au poste de chef du gouvernement, ouvriront-ils le bal à 10 h 30. Une façon d’acter que le NFP est la première force politique à l’Assemblée nationale, alors que les macronistes martèlent qu’il n’y a eu « ni gagnant, ni perdant » aux élections législatives.
Les dirigeants de la coalition présidentielle, conduite par Gabriel Attal, François Bayrou et Edouard Philippe, déjeuneront ensuite à la table du chef de l’Etat. « C’est comme au Club Med, on a droit à la formule all inclusive », se réjouit l’un de ces privilégiés.
Les Républicains (LR), représentés par Annie Genevard, Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau, verront quant à eux Emmanuel Macron en début d’après-midi, suivis par les représentants du groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires (LIOT), puis du Parti radical de gauche. Marine Le Pen et Jordan Bardella (Rassemblement national), ont fait savoir qu’ils ne seraient pas rentrés avant la fin de la semaine. Ils seront donc reçus lundi, tout comme leur allié Eric Ciotti, président du groupe A droite. Le chef de l’Etat, qui avait omis de consulter réellement les présidents des assemblées avant de dissoudre, devrait enfin s’entretenir lundi avec Yaël Braun-Pivet, réélue au perchoir, et Gérard Larcher, président du Sénat.
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