
La commémoration du centenaire de la naissance de Pierre Boulez (1925-2016) s’est achevée, vendredi 12 décembre, à la Philharmonie de Paris par un concert représentatif des trois « casquettes » du musicien : compositeur, chef d’orchestre et créateur d’institutions. Pour faire honneur à cette activité de décideur historique – à la table du créateur, sur l’estrade du maestro et dans les arcanes de la politique –, on avait mis les petits plats dans les grands, en encadrant les jeunes de l’Orchestre du Conservatoire de Paris par les experts de l’Ensemble intercontemporain (EIC) afin de servir d’emblée, dans la salle de la Cité de la musique, ce qui devait constituer le nectar boulézien de la soirée : Poésie pour pouvoir.
Retirée du catalogue après sa création, en 1958, cette œuvre « mixte » mobilise une centaine d’instrumentistes répartis en trois groupes ainsi qu’une bande magnétique dont émerge le traitement en studio d’un extrait du poème éponyme d’Henri Michaux dit par un récitant. Pour l’époque, aux moyens technologiques limités, le défi est d’importance.
Un enregistrement nébuleux, diffusé sur You Tube, donne l’impression que la partie électronique relève du bricolage. Tel n’est assurément pas la façon de procéder de Pierre Boulez en quelque occasion que ce soit. C’est pourquoi l’Institut de recherche et coordination acoustique/musique (Ircam) a décidé de remettre le couvert électronique de Poésie pour pouvoir en vue d’une exécution « exceptionnellement autorisée par la Succession Pierre Boulez », dans le cadre de l’année commémorative.
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