jeudi, octobre 24

Deux mois n’ont pas suffi à chasser l’odeur de brûlé qui se dégage encore des poutres en bois noircies par les flammes. Les deux tiers de la pergola de la cour extérieure de la synagogue Beth Yaacov à La Grande-Motte (Hérault) sont partis en fumée, le 24 août. Ce jour-là, un Algérien de 33 ans, résidant à Nîmes, armé de bidons d’essence et d’une hache recouverte d’inscriptions relatives à la Palestine, a commencé à mettre le feu à l’établissement religieux, qui porte toujours les stigmates de l’attentat.

La mézouza (plaque posée à l’entrée des habitations et lieux de culte juifs) tout comme la porte d’entrée de la salle de prière restent noircies. « C’est un miracle qu’il n’y ait aucune victime et pas plus de dégâts matériels », souffle Sabine Atlan, présidente de l’Association cultuelle israélite de La Grande-Motte, en ouvrant la porte de la salle de prière remplie de bancs en bois. Au-dessus d’une autre entrée, un écran diffuse en continu les images des six caméras de surveillance autour du bâtiment.

Deux mois après l’attaque, l’émotion est toujours vive au sein de la communauté juive de la cité balnéaire construite en 1962, à l’architecture unique. « A chaque fois que j’arrive, ça ranime quelque chose. Tant qu’il y aura les traces de l’attentat, ce sera compliqué », confie Sabine Atlan. Si ses yeux s’embuent quand elle se replonge dans cette journée « cauchemardesque » du 24 août, un sourire se dessine sur son visage au moment d’évoquer la solidarité des autres cultes ce même jour. Un exemple cité dans l’appel à la paix du 7 octobre 2024, lancé par la Conférence des responsables de culte en France (CRCF), mettant en avant la « solidarité interreligieuse vécue après l’attaque de la synagogue » de La Grande-Motte, vue comme une preuve « que la fraternité demeure possible ».

Sabine Atlan, présidente de l’Association cultuelle israélite de La Grande-Motte, dans la salle de prière de la synagogue Beth Yaacov, le 22 octobre 2024.
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Le soutien a été unanime après l’attentat. Symbole du dépassement des clivages liés à la guerre au Proche-Orient, Lhoussine Tahri s’est très vite rendu sur place « en tant que représentant de la communauté musulmane et aussi à titre personnel », explique le représentant régional du culte musulman. « Notre devoir en tant que citoyens français était d’être présents avec nos frères catholiques et protestants par solidarité aux côtés de la communauté juive qui a été très touchée par notre présence », salue-t-il. Quelques jours plus tard, Sabine Atlan a aussi reçu la visite de trois imams de la région parisienne, dont le médiatique imam de Drancy, Hassen Chalghoumi.

« Des gestes forts de respect et d’amitié »

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