mardi, décembre 16
Sur cette photo prise le 16 juin 2020, Jimmy Lai pose lors d’une interview avec l’Agence France-Presse, à Hongkong.

Jimmy Lai, l’ancien magnat des médias prodémocratie et critique virulent de Pékin, a été reconnu coupable par un tribunal de Hongkong, lundi 15 décembre, d’un chef d’accusation de sédition et de deux chefs de collusion avec l’étranger, dans son procès pour atteinte à la sécurité nationale.

« Il ne fait aucun doute dans nos esprits que [M.Lai] n’a jamais dévié de son intention de déstabiliser le gouvernement du [Parti communiste chinois] », a déclaré la juge Esther Toh dans ce procès critiqué par plusieurs pays occidentaux, et qui pourrait envoyer en prison l’accusé pour le restant de ses jours. Il connaîtra sa peine ultérieurement.

Jimmy Lai, âgé de 78 ans, a été arrêté en août 2020 en vertu d’une loi sur la sécurité nationale imposée par Pékin et mise en œuvre à la suite des manifestations antigouvernementales massives de 2019.

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Une « parodie » de justice

Après être entré dans la salle d’audience vêtu d’un blazer gris, Jimmy Lai, le fondateur du journal prodémocratie aujourd’hui disparu Apple Daily, a souri et salué le public. Parmi les personnes présentes se trouvaient son épouse et son fils, ainsi que le cardinal Joseph Zen, archevêque de Hongkong.

Au cours des 156 jours de procès, les procureurs l’ont accusé d’avoir conspiré avec de hauts dirigeants d’Apple Daily et d’autres personnes pour demander à des forces étrangères d’imposer des sanctions ou des blocus et de se livrer à d’autres activités hostiles contre Hongkong ou la Chine. L’accusation a également souligné ses rencontres avec l’ancien vice-président américain Mike Pence et l’ancien secrétaire d’État Mike Pompeo en juillet 2019, au plus fort des manifestations. M. Lai a plaidé non coupable de tous les chefs d’accusation portés contre lui. Sa défense a plaidé en faveur de la liberté d’expression.

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Le procès mené sans jury était suivi de près par les États-Unis, la Grande-Bretagne, l’Union européenne et les observateurs politiques, comme un baromètre de la liberté des médias et de l’indépendance judiciaire dans l’ancienne colonie britannique, retournée sous domination chinoise en 1997.

Ce verdict met également à l’épreuve les relations diplomatiques de Pékin. Le président américain, Donald Trump, a déclaré avoir évoqué l’affaire avec la Chine, et le premier ministre britannique, Keir Starmer, a affirmé que son gouvernement avait fait de la libération de M. Lai, citoyen britannique, une priorité.

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Le verdict contre Jimmy Lai relève d’une « parodie » de justice, a déclaré le comité de protection des journalistes. L’Apple Daily était un journal d’opposition virulent du gouvernement de Hongkong et du Parti communiste chinois au pouvoir. Il a été contraint de fermer ses portes en 2021 après une descente de police dans sa rédaction et l’arrestation de ses principaux journalistes, les autorités ayant gelé ses avoirs.

Au cours de ses cinq années de détention, Jimmy Lai a été condamné pour plusieurs délits, comme des faits de fraude liés à des violations de bail au siège d’Apple Daily. Il a également été condamné pour son rôle dans des rassemblements non autorisés lors des manifestations de 2019.

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Le Monde avec AP et AFP

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