jeudi, octobre 24

Au cours de l’année écoulée, à l’exception de six jours de trêve, en novembre 2023, les habitants de Gaza ont vécu en état de siège, au cœur d’une guerre qui a dévasté leur terre. Le bilan humain à Gaza, en Cisjordanie, au Liban et en Israël a dépassé celui de tous les conflits précédents dans la région.

En tant qu’organisation humanitaire, nous avons été confrontés à deux défis majeurs au cours de cette période : l’accès sécurisé pour acheminer l’aide et le manque de protection du personnel humanitaire. A Gaza, le concept de « zones sûres » ou de « zones humanitaires » n’existe pas. A la fin du mois de juillet, les Nations unies ont indiqué que 86 % de la bande de Gaza avait été classée comme dangereuse par les forces israéliennes.

Aujourd’hui, seuls 41 kilomètres carrés sont considérés comme « sûrs ». Plus de deux millions de personnes y luttent pour obtenir l’essentiel : de l’eau, de la nourriture, de l’hygiène et une protection, ce qui constitue une violation flagrante des droits de l’homme et du droit international humanitaire. Rappelons que Gaza, avec une superficie d’à peine 360 kilomètres carrés, est déjà l’une des zones les plus densément peuplées au monde.

Hausse de la malnutrition infantile

Malgré ces difficultés, nous avons renforcé notre présence auprès des personnes affectées par la guerre. A Gaza, nous disposons d’une équipe de 130 personnes et, au Liban, de 240 personnes, ce qui nous a permis d’intensifier notre réponse humanitaire. Nous avons lancé des programmes de prévention et de traitement nutritionnel pour les enfants les plus vulnérables, les femmes enceintes et les mères allaitantes à Gaza ; distribué de la nourriture, de l’eau potable, des kits d’hygiène, et œuvré à l’amélioration de l’assainissement et de la sécurité alimentaire ; fourni une assistance à plus d’un million de personnes à Gaza et en Cisjordanie depuis le mois d’octobre 2023.

Au Liban, la situation est de plus en plus critique. Les violences à la frontière avec Israël ont entraîné le plus grand déplacement de population dans le pays depuis près de vingt ans : 1,2 million de personnes. Nos équipes ont distribué de l’eau, de la nourriture, des couvertures et d’autres fournitures essentielles, tout en travaillant aux côtés des autorités locales, des Nations unies et d’autres organisations pour aider les communautés touchées, y compris les réfugiés syriens à nouveau pris dans un conflit.

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Un an après le début de la crise, les défis les plus urgents qu’il nous faut relever sont l’arrivée de l’hiver et l’augmentation alarmante de la malnutrition à Gaza. Avec l’arrivée du froid et de la pluie, les familles déplacées, dont beaucoup ont déjà dû fuir plusieurs fois, se trouvent dépourvues d’abri et de vêtements adéquats, et vont devoir faire face à des conditions extrêmes. Certaines vivent dans des tentes endommagées, tandis que d’autres dorment en plein air dans des zones inondées d’eau et de déchets, ce qui augmente le risque de maladies telles que les infections respiratoires et les diarrhées.

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