vendredi, décembre 5
Yasser Abu Shabab (centre), et son adjoint, Ghassan Duhine (à gauche), se tiennent aux côtés d’hommes armés à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, sur cette capture d’écran tirée d’une vidéo diffusée le 18 novembre 2025.

Des Gazaouis ont distribué des pâtisseries dans les rues, jeudi 4 décembre, pour célébrer l’assassinat du profiteur de guerre le plus haï de l’enclave. Yasser Abu Shabab a été tué à la mi-journée dans un règlement de comptes au sein de son propre clan, selon plusieurs sources de son entourage. Ancien trafiquant, pilleur d’aide humanitaire, puis chef de milice protégé par Israël, dialoguant avec un représentant américain de la Maison Blanche… Yasser Abu Shabab avait connu une ascension surprenante depuis deux ans, à la mesure du chaos dans lequel ce supplétif d’Israël a contribué à plonger Gaza. Quelques jours avant sa mort, son épouse lui apprenait encore à lire, selon un proche joint par téléphone (l’armée israélienne interdit à la presse étrangère l’accès à l’enclave depuis le début de la guerre).

Né dans un clan bédouin, les Tarabin, Yasser Abu Shabab a grandi parmi une vaste parentèle qui s’étend de Gaza au Néguev israélien, jusqu’au Sinaï égyptien. Il s’est élevé dans son fief de Rafah, ville frontière du sud de l’enclave palestinienne, où de petites fortunes se sont constituées sous le règne du Hamas, depuis 2007, grâce aux tunnels de contrebande qui courent vers l’Egypte. Après l’attaque terroriste menée le 7 octobre 2023 en Israël par les brigades islamistes, l’armée israélienne trouve en lui un allié stratégiquement implanté au débouché du point de passage de Kerem Shalom.

Il vous reste 78.97% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Share.
Exit mobile version