mardi, juillet 2

Malgré plusieurs tentatives, la ville d’Arles n’avait pas réussi à se doter d’un solide festival « off » en marge des Rencontres de la photographie, depuis la disparition de Voies Off, en 2021, après vingt-cinq ans d’activité, victime de la pandémie et de coupes dans ses subventions. En 2024, pour combler le manque et fédérer toutes les propositions qui fleurissent chaque été, la mairie a lancé un appel à projets et a finalement confié l’organisation d’un nouveau « off » à l’association arlésienne La Kabine, créée par trois anciens étudiants de l’Ecole nationale supérieure de la photographie d’Arles, qui organise des résidences pour photographes émergents dans ses locaux, rue de la Calade. « C’est un saut dans le vide, car on a eu très peu de temps pour s’organiser, mais on construit sur le long terme », assure Florent Basiletti, codirecteur de la Kabine avec Juliette Larochette – il codirige également la Fondation Manuel Rivera-Ortiz, à Arles, consacrée à la photographie.

Cet été, c’est donc La Kabine qui recensera la centaine de lieux et de manifestations autour de la photographie sur un programme papier, diffusé à 10 000 exemplaires, ainsi que sur une application mobile, InPhoto Festival. Elle décernera à un photographe émergent, en association avec la Société des auteurs des arts visuels et de l’image fixe, le prix Révélation, doté de 2 000 euros pour le lauréat ou la lauréate et de 100 euros pour trente finalistes. En revanche, la gestion de la cour de l’Archevêché pendant la semaine professionnelle, haut lieu de l’ancien Voies Off, où le public pouvait boire un verre en regardant des projections, a été confiée par la mairie à une autre structure, Fisheye, entreprise culturelle et média bien repérée dans le monde de la photo, qui gère, entre autres, le magazine et le site à son nom, publie des livres et possède deux galeries d’art, à Arles et à Paris.

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Le programme y sera dense, de 8 heures à 2 heures du matin : dans la cour transformée en un forum ombragé avec une petite restauration, Fisheye organisera des lectures de portfolio, des soirées, des fêtes, un banquet, une exposition intitulée « 10/10 », avec les travaux d’étudiants d’écoles de photographie, ainsi qu’un studio photo gratuit et une exposition participative. De son côté, La Kabine occupera la cour pour des conférences et pour deux nuits de projections consacrées à la photographie émergente et au photojournalisme.

Les deux structures ont dû faire preuve d’imagination pour mettre au point leur programme en un temps record avec des subventions minimales – 5 000 euros de la mairie à se partager –, et ont œuvré pour attirer des partenaires locaux et des sponsors. Chez Fisheye, le président, Benoît Baume, estime ainsi à 60 000 euros le coût de l’aménagement et de la sécurisation de la cour de l’Archevêché. Chez La Kabine, « on espère avoir des subventions publiques l’année suivante », indique Florent Basiletti. Il a installé un « café du off » au Printemps, un lieu prêté par Françoise Nyssen, des éditions Actes Sud, mais espère bien se développer, à l’avenir, avec une vraie cantine pour les photographes et une radio du « off ». En attendant, du côté du « in », on accueille ce petit nouveau les bras ouverts.

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