Ils suscitent peu d’optimisme, et encore moins d’enthousiasme. C’est donc avec pragmatisme qu’il faut envisager les pourparlers entre l’Afghanistan et le Pakistan, qui se sont déroulés à Doha [et qui ont repris le week-end dernier à Istanbul] à la suite d’un cessez-le-feu. Ces discussions pourraient se transformer en un nouvel “accord de Doha”, à l’image du pacte conclu en 2021 entre les talibans et les États-Unis [qui prévoyait le retrait des troupes américaines du pays contre un engagement des talibans à lutter contre Al-Qaida].
Un cadre comparable à ce précédent accord de Doha pourrait voir le gouvernement des talibans garantir de façon vérifiable que le Tehrik-e-Taliban Pakistan (TTP, le Mouvement des talibans du Pakistan] et d’autres groupes armés basés en Afghanistan n’opéreront plus contre le Pakistan.
Un tel accord redéfinirait non seulement la relation houleuse entre les deux pays, mais il pourrait aussi redessiner le paysage régional : il augmenterait considérablement la possibilité de développer les connexions transnationales, le commerce et les projets de méga-infrastructures entre l’Asie centrale et l’Asie du Sud, et apporterait des améliorations tangibles à la vie de millions de personnes.
Rigidité fondamentale
Mais voilà : les dirigeants talibans ne partagent pas cette vision. Leur principal problème tient à leur rigidité fondamentale, tant politique que religieuse, inculquée dans leurs écoles coraniques. La plupart de leurs responsables, diplômés ou non, ont la même vision du monde, que l’on retrouve dans toutes les factions et tous les clans au pouvoir – depuis les prétendus “modérés” comme [le vice-ministre des Affaires étrangères] Abbas Stanikzai, jusqu’aux tenants de la ligne dure comme le mollah Abdul Hakim Haqqani [visé pour crimes contre l’humanité pour le traitement qu’il impose aux femmes].
Les affrontements entre Afghanistan et Pakistan (2025).. SOURCES : LIVEUAMAP, « AL-JAZEERA ».
Dans leur conception des choses, c’est au monde de s’adapter à eux, ou de s’efforcer de les comprendre, tandis qu’eux-mêmes ne voient aucune raison de changer. Ils se considèrent comme les vainqueurs des grandes puissances et pensent que le monde devrait désormais négocier avec eux selon leurs conditions.
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