Du centre de notre galaxie jaillit une lueur mystérieuse. Et elle bien pourrait aider les scientifiques à résoudre l’un des mystères les plus profonds de l’univers. Il s’agit précisément de rayons gamma, détectés au cœur de la Voie lactée depuis des décennies.
Cette lumière intrigue les astronomes, au point de lui avoir donné deux explications possibles : soit elle résulte de la collision de particules de matières noires, soit elle provient d’étoiles à neutrons, que l’on appelle aussi « pulsars » (des restes extrêmement denses d’étoiles explosées tournant très rapidement sur eux-mêmes).
Un indice tangible face au plus grand mystère de l’univers
Or, un nouvel article a été publié le 16 octobre dans la revue Physical Review Letters : il affirme que même si les deux théories sont toujours aussi probables l’une que l’autre, la première pourrait bien être la toute première preuve concrète que la matière noire, cette mystérieuse matière qui constitue plus de 26 % de l’univers, existe réellement. Et qu’elle domine notre galaxie.
« La matière noire domine l’univers et maintient la cohésion des galaxies. Elle est extrêmement importante, et nous cherchons constamment des moyens de la détecter, a expliqué le professeur Joseph Silk, directeur de l’étude. Les rayons gamma, et en particulier l’excès observé au centre de la galaxie, pourraient être notre premier indice tangible. »
Pulsars ou matière noire : le grand doute
Pour leurs recherches, le professeur Joseph Silk et son équipe ont utilisé des simulations de superordinateurs. Ils ont ainsi réussi à cartographier la distribution de la matière noire dans la Voie lactée avec un niveau de détail sans précédent. Pour cela, ils ont tenu compte de toutes les petites proto-galaxies qui sont entrées en collision et ont fusionné durant le premier milliard d’années de l’univers.
En les comparant avec les observations du télescope spatial Fermi de la Nasa, ils sont arrivés à un résultat surprenant : les zones où les collisions de matière noire sont plus nombreuses coïncident presque exactement avec les régions où l’on observe un excès de rayons gamma.
« C’est l’un des signaux les plus forts que nous ayons jamais reçus de la matière noire », ont déclaré les auteurs de l’étude.
L’hypothèse que cette lueur au cœur de l’Univers vienne des pulsars n’est toutefois pas exclue ; cependant, pour la prouver, il faudrait supposer l’existence de beaucoup plus de pulsars que ce qui a été réellement observé au centre galactique.
Un télescope pour nous offrir la réponse ?
Pour confirmer qu’il s’agit de matière noire, les scientifiques se tournent vers la prochaine étape. Un futur télescope international à rayons gamma, le CTAO, sera mis en service en 2026, à la fois sur l’île espagnole de La Palma et au désert d’Atacama au Chili. Il permettra de sonder les sources galactiques de ces curieux rayons gamma qui intriguent les astronomes depuis des décennies.
« Un signal clair serait une preuve irréfutable, à mon avis. (…) Ou peut-être ne trouverons-nous rien, auquel cas le mystère sera encore plus grand à résoudre. » se résout Joseph Silk.











