REPORTAGE – « Merci Gisèle ». De Paris à Marseille, des milliers de personnes ont défilé samedi 23 novembre pour réclamer un « sursaut » contre les violences faites aux femmes, sur fond d’onde de choc provoquée par le procès hors norme des viols de Mazan. Dans les cortèges, le nom de Gisèle Pelicot était sur toutes les lèvres, et sur de nombreux panneaux faisant d’elle le visage de la lutte contre les violences sexuelles.
Proches de criminels sexuels, ils ont dû faire le « deuil » de la personne qu’ils aimaient
Dans la capitale, le cortège a rassemblé plusieurs milliers de personnes, 80 000 selon le collectif féministe NousToutes, à l’initiative des manifestations. Dans cette vague de pancartes violettes, beaucoup de femmes mais aussi un bon nombre d’enfants et d’hommes. Le HuffPost a demandé aux manifestants parisiens ce que le procès des viols de Mazan avait changé pour eux.
Pour beaucoup, l’affaire à l’écho international pour laquelle une cinquantaine d’hommes sont accusés d’avoir violé Gisèle Pelicot alors qu’elle était inconsciente, droguée à son insu par son mari, a éveillé les consciences collectives. Nombreux sont ceux qui soulignent la libération de la parole suite au choix de Gisèle Pelicot de refuser que le procès se tienne à huis clos.
« Tout le monde peut être un violeur »
Dans le cortège, la plupart des personnes interrogées se sont dites déjà engagées contre les violences sexistes et sexuelles, mais se réjouissent que l’ampleur médiatique de l’affaire permette de sensibiliser le grand public à la cause. Le procès des viols de Mazan aura au moins « mis la place de la question du consentement dans la loi », nous dit une participante, qui espère voir une « vraie prise de conscience ».
Malgré l’espoir que les choses changent suite à ce procès historique, un constat s’impose : cette affaire judiciaire confirme que « tout le monde peut être un violeur ». Certaines jeunes femmes affirment être désormais encore plus méfiantes envers les hommes. Un manifestant interrogé souligne de son côté la nécessité de « tous se regarder en face », quand un autre déclare « pas tous les hommes, mais toujours un homme et bien plus que ce qu’on le pense ».
À Marseille, quelque 800 personnes, selon la préfecture de police, se sont rassemblées sur le Vieux-Port. À Toulouse, la préfecture a recensé 950 manifestants et l’association NousToustes31 quelque 3 500. Ils étaient 1 500 (selon la préfecture) à avoir bravé la pluie à Rennes et près d’un millier à Lille. Même satisfaction à Bordeaux où 1 600 personnes ont manifesté selon la préfecture, 3 000 selon les organisateurs. La vague de colère, et de solidarité, déclenchée par Gisèle Pelicot continue de grandir.
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