À Bakou, les négociations de la COP29 se déroulent dans un climat tendu.
Le groupe des États insulaires a claqué la porte d’une réunion de négociation en ce début de weekend.
Des pays qui protestent contre des projets d’aide aux montants jugés largement insuffisants pour lutter contre le changement climatique.
Mécontents d’un projet d’accord jugé très insuffisant par rapport à leurs demandes financières, les pays les plus vulnérables au changement climatique ont quitté samedi des consultations conduites avec la présidence azerbaïdjanaise de la COP29 . À l’origine de cette colère, on retrouve un projet de texte final : pas officiellement publié par les organisateurs, il a toutefois été présenté à huis clos aux pays samedi et consulté par l’AFP.
Dans ce projet, il est prévu que les pays occidentaux (Europe, États-Unis, mais aussi Canada, Australie, Japon et Nouvelle-Zélande) s’engagent à augmenter d’ici à 2035 de 100 à 300 milliards de dollars par an leur engagement de financements pour les pays en développement. Une somme conséquente en apparence, mais assez nettement inférieur aux demandes des pays en développement, qui exigent au moins le double.
Échanges tendus
La fin de journée est bouleversée à Bakou, après que des représentants de pays en développement ont claqué la porte d’une réunion avec la présidence. Initialement, une séance de clôture était prévue en début de soirée, 24 heures après la fin théorique de la COP. Un programme qui ne va pas manquer d’évoluer puisque les délégués des différents pays se préparent déjà à une seconde nuit de prolongation en faisant des provisions de nourriture.
« Nous sommes sortis (…). Nous estimons que nous n’avons pas été entendus », a déclaré le Samoan Cedric Schuster au nom du groupe des États insulaires (Aosis (nouvelle fenêtre)), en compagnie du représentant des 45 pays les plus pauvres de la planète. « J’espère que c’est la tempête avant le calme », a quant à lui réagi l’émissaire américain, John Podesta.
Difficile à finaliser, ce projet d’accord tente de concilier les demandes des pays développés, notamment l’Union européenne, et celles de ceux en développement. Ces derniers soutiennent qu’ils ont besoin de plus d’argent pour s’adapter à un climat plus destructeur, réchauffé par tout le pétrole et le charbon brûlé depuis plus d’un siècle par les premiers.
Du côté des pays occidentaux, un lobbying a été observé durant plusieurs mois afin que soit élargie la liste onusienne de 1992 énumérant les États à qui incombe la responsabilité de cette finance climatique . Il s’agissait de tenter d’ajouter à cette liste des pays comme ceux du Golfe, ainsi que la Chine et Singapour. Ces États ont toutefois obtenu ce qu’ils souhaitaient : le texte stipule clairement que leurs contributions financières resteront « volontaires ».
Les négociations avec les pays les plus pauvres sont difficiles lors de cette COP à Bakou. Vendredi, une première proposition vendredi des pays riches d’augmenter leur promesse de soutien financier à 250 milliards d’ici à 2035 avait déjà été rejetée. Les Européens exigeaient notamment une série d’autres avancées dans le compromis final. Parmi les points de friction, on peut noter le fait que l’UE s’oppose à l’Arabie saoudite et ses alliés, qui refusent toute revue annuelle des efforts de réduction des gaz à effet de serre.