mercredi, octobre 23

En France, un cambriolage sur quatre a lieu entre juillet et août.
Dans certaines communes, on utilise des applications ou des référents pour appeler la police en cas de problème.
Mais ces dispositifs « voisins vigilants » ont aussi leurs limites, comme le montre ce reportage de TF1 dans l’Ain et le Rhône.

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Le 20H

Situé à l’écart du centre-ville, proche d’une autoroute, ce quartier de Château-Gaillard, dans l’Ain, est une zone particulièrement vulnérable. « Ils ont accédé par cette chambre ici. La fenêtre a été forcée de ce côté-là« , montre une habitante, Danièle, dans le reportage du 20H de TF1 ci-dessus. À la suite d’une série de cambriolages dans le quartier il y a deux ans, elle a décidé avec un voisin, Jean, de réagir. « Ça monte les nerfs, explique celui-ci. On ne voulait pas faire une milice, mais on en avait marre. On a vu un jour quelqu’un qui ne se comportait pas comme il faut. On l’a suivi en voiture. » Un geste qu’il dit regretter aujourd’hui : « Il ne faut pas faire ça, on se met en danger, les autres aussi. Ce n’est pas notre rôle« .

  

 Le rôle de Danièle et Jean, désormais, c’est celui de référent sécurité. Ils surveillent et traquent des comportements qui leur semblent suspects. « On est là pour faire remonter les informations auprès de la gendarmerie, qui après intervient, souligne Danièle. C’est leur travail à eux. Après, on les laisse faire leur boulot. » 

Un panneau « Protection voisins vigilants » s’affiche fièrement à l’entrée du quartier, et est loin d’être le seul dans son genre. Dans la commune d’Écully, à côté de Lyon, où se poursuit notre reportage, les habitants utilisent eux une application, développée par une entreprise privée, pour alerter leurs voisins en cas de comportement suspect. L’un d’eux montre son smartphone face à notre caméra : « Sur ce message, par exemple, il a été indiqué que trois jeunes femmes dans une Clio étaient en train de prendre des photos au-dessus des portails« . De leur côté, les policiers municipaux de la ville ont accès aux messages, et peuvent ainsi intervenir.

Après trois ans d’utilisation, ils constatent tout de même des limites à ce système. Les habitants témoins d’un événement en oublient en effet souvent l’essentiel : appeler le 17. « Les gens oublient très, très régulièrement, je dirais même à 95% de le faire, pointe une policière que notre équipe accompagne. Poser l’alerte, c’est important, mais la priorité reste l’appel aux forces de l’ordre. » Autre problème, des messages postés qui ne sont parfois pas très urgents et surtout, qui ne les concernent pas. « On peut avoir des alertes qui nous signalent des branches qui sont sur la voie publique, des plaques d’égout qui sont mal enfoncées… »  

Les forces de l’ordre rappellent donc que seuls les comportements suspects doivent être signalés, les vols ou tentatives de vols, les cambriolages ou tentatives de cambriolage, ou encore les dégradations. 

TF1

La plateforme, qui coûte un peu plus de 3 000 euros chaque année à la commune d’Écully, reste efficace, selon son maire (LR). « Je pense qu’on est dans une époque où il y a beaucoup d’inquiétude, estime Sébastien Michel. On voit bien que l’insécurité est là, et donc je préfère que ce soit la ville qui organise un petit peu cette participation citoyenne plutôt que de laisser de la place à des initiatives individuelles, qui pourraient être au final délétères« . 

Mais pour lui, ce dispositif ne se suffit pas à lui-même. Ici, il est mis en place en complément d’un système de vidéosurveillance et d’une augmentation des effectifs de la police municipale.


La rédaction de TF1info | Reportage Florian Chevallay, Anthony Cerrone, Éric Nappi

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