Depuis le 10 août et jusqu’au 25, des cérémonies commémoratives pour les 80 ans de la Libération de Paris sont organisées.
Sera notamment inauguré une plaque, ce 24 août, en mémoire de la colonne Dronne, premier détachement à entrer dans la capitale.
Nombre d’entre eux étaient des républicains espagnols, exilés depuis la guerre d’Espagne.
80 ans plus tard, Paris fête sa Libération. Depuis le 10 août et jusqu’au 25, des cérémonies sont organisées pour commémorer l’insurrection puis l’arrivée de régiments français et étrangers pour libérer la ville du contrôle des Allemands. Une plaque va notamment être dévoilée en mémoire de l’arrivée de la colonne Dronne, le premier détachement militaire à pénétrer dans la capitale.
Si la libération de Paris est principalement confiée à la 2e Division blindée du général Leclerc, le général de Gaulle souhaitant absolument que la ville soit libérée par des armées françaises, ce n’est qu’une partie qui y entre, dès le soir du 24 août 1944. Parmi eux, des républicains espagnols, ayant pour beaucoup combattu Franco pendant la guerre civile.
Foncez sur Paris !
Foncez sur Paris !
Le général Leclerc
Les plans initiaux du général Leclerc étaient effectivement de conquérir Paris le 24 août. Mais devant la résistance allemande, il demande à l’un de ses capitaines, Raymond Dronne, de prendre les devants. « Foncez sur Paris § », lui ordonne-t-il. Cette fameuse colonne Dronne est alors composée d’une section de génie, d’une section de blindés, et de la 9e compagnie de régiment de marche du Tchad, dirigée par le capitaine lui-même.
La compagnie, qui a déjà combattu les Allemands pour libérer l’Afrique du Nord, est surnommé « la Nueve ». Elle est effectivement composée, en grande majorité, de républicains espagnols réfugiés en France à la fin de la guerre civile et l’arrivée de Franco au pouvoir. Parmi eux notamment, le lieutenant Amado Granelle, qui était lui-même un ex-officier de l’armée républicaine espagnol.
Ces soldats, qui, du fait de leur particularité, peuvent afficher le drapeau tricolore des républicains espagnols sur leur uniforme, forment la première unité à entrer dans Paris. Certains conduisent des blindés half-track baptisés des noms des batailles contre les franquistes (« Guadalajara », « Madrid », « Teruel »…). Ils pénètrent dans la capitale via la porte d’Italie vers 20h45. Sans le moindre coup de feu, mais en soulevant à leur passage des cris de joie, ils parviennent en moins d’une heure jusqu’à l’Hôtel de Ville où la colonne est reçue par la Résistance. Cette arrivée est suivie d’un appel à ce que toutes les cloches de Paris, dont le bourdon de Notre-Dame, sonnent. La Libération de la capitale est annoncée.
Ce n’est que le lendemain que le reste de la 2e DB pénètre dans la ville. Elle est suivie de la 4e division d’infanterie américaine. D’intenses combats dans les rues de Paris, auxquels participeront la Nueve, conduisent à la signature de la capitulation des troupes nazies à la gare Montparnasse. Le 26 août, le général de Gaulle descend les Champs Élysées, et les soldats de la Nueve sont également du défilé.
Raymond Dronne, appelé « El Capitan » par ses hommes, ne manquera pas de rendre hommage à ces Espagnols qui poursuivront ensuite l’offensive vers l’est de la France. Selon lui, ils « se sont remarquablement battus. Ils sont délicats à commander, mais ils ont énormément de courage et une grande expérience du combat ». Il faudra pourtant attendre les années 2000 pour que leur implication dans la libération de la France soit pleinement célébrée.