- Le Paris Digital Park est actuellement le plus grand centre de données de France.
- C’est à l’intérieur de cette forteresse que fourmille toute notre vie numérique.
- Le 20H de TF1 vous invite dans les coulisses de ce site ultra-sécurisé.
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L’intelligence artificielle, cette technologie qui bouleverse nos vies
À La Courneuve (Seine-Saint-Denis), au nord de Paris, trône le Paris Digital Park, un gigantesque centre de données aux airs de stade de foot. Ce data center de 90 mégawatts, le plus puissant de France jusqu’ici, abrite une surface de 40.000 m² d’espaces informatiques. Soit la superficie de sept terrains de football répartis sur quatre étages. C’est l’un des 70 data centers entourant la capitale française. En quelques années, la région parisienne, et particulièrement la Seine-Saint-Denis, est devenue le quatrième « hub » numérique mondial, attirant les géants mondiaux du secteur comme Digital Reality, via sa filiale Interxion.
Le bâtiment a été construit sur le terrain d’une ancienne usine d’hélicoptères d’Airbus. Le chantier a duré cinq ans au total. Pour sortir un tel mastodonte de terre, le groupe américain a investi la bagatelle de 1,15 milliard d’euros. Le bâtiment a été construit sur le terrain d’une ancienne usine d’hélicoptères d’Airbus. Digital Reality a bâti sa réputation sur l’optimisation des performances et de sécurisation. Pas moins de 1.600 caméras quadrillent les abords du site. Puis il faut franchir, l’un après l’autre, sept niveaux de sécurité avant de pénétrer à l’intérieur de cette forteresse, là où fourmille toute notre vie numérique.
630.000 serveurs, 5.000 kilomètres de câblage
Dans un data center, les armoires dans lesquelles s’empilent les serveurs informatiques s’appellent des « baies ». Le Paris Digital Park abrite plus de 630.000 serveurs, reliés par 5.000 kilomètres de câblage. Dans sa forme la plus répandue, le cloud dit « public » repose sur des centres de données mutualisés, où les clients louent des capacités informatiques, alors que le cloud « privé », lui, est constitué de machines dédiées, réservées à une seule entreprise. L’un des clients, un gestionnaire de données pour entreprises, accepte de nous conduire dans ses installations. À l’intérieur, le niveau sonore des machines atteint celui d’un gros lave-linge.
« Ce n’est plus possible, sauf dans les grands groupes, d’avoir des salles informatiques »,
explique Nicolas Huret, vice-président des opérations au sein de la société Iguane Solutions, dans la vidéo qui accompagne cet article. On est arrivé à des usages tellement consommateurs d’énergie et de climatisation que ç’a été déporté dans les data centers.
» Mais si cette entreprise a installé ses serveurs dans ce centre de données, c’est d’abord et avant pour la redondance. C’est-à-dire qu’en cas de panne, le moindre système est équipé d’un doublon de secours. « On a des arrivées électriques qui sont de bien meilleure qualité, avec de la redondance électrique. La climatisation, par exemple, tout est redondé. Donc, ça nous sécurise
« , souligne ce client.
On est beaucoup plus proche du pilotage d’une centrale nucléaire que d’un entrepôt logistique
On est beaucoup plus proche du pilotage d’une centrale nucléaire que d’un entrepôt logistique
Fabrice Coquio, président de Digital Realty France
Grands industriels, opérateurs télécoms, entreprises du domaine de défense, une centaine d’entreprises utilisent les installations de Digital Realty pour s’interconnecter entre eux. Mais tout ce qui les concerne est strictement confidentiel. Leurs noms, tout comme les montants des loyers à verser pour le stockage des données. La visite se termine par la « Meet Me Room (MMR), le cœur névralgique de tous les data centers. C’est dans cette salle qu’arrivent tous les câbles et toutes les fibres des baies du data center, avant d’être interconnectés de manière à faciliter les échanges de données.
Les serveurs d’un data center doivent tourner 24h/24, 7 jours sur 7, avec en permanence au moins 43 employés en veille. « On est beaucoup plus proche du pilotage d’une centrale nucléaire que d’un entrepôt logistique
« , estime Fabrice Coquio, président de Digital Realty France, dans la vidéo qui accompagne cet article. Des systèmes de refroidissement permettent d’éviter la surchauffe des installations. Ce sont de grands tuyaux dans lesquels l’eau circule en boucle. Et en cas de chaleur extrême, de l’eau est vaporisée dans les salles. Car si le système de refroidissement s’arrête, n’importe quelle salle informatique monte à 45°C en seulement quinze minutes.
Au total, 50 millions de litres issus du réseau d’eau potable, soit l’équivalent d’environ vingt piscines olympiques, sont utilisés chaque année. L’édifice entier mobilise, en outre, 130 mégawatts d’électricité pour tourner. C’est ce que consomme une ville de la taille de Perpignan. Après une première vague nourrie par l’informatique à distance (cloud), le boom de l’intelligence artificielle (IA), qui mobilise d’immenses moyens de calcul, devrait alimenter une deuxième vague de développement des data centers. D’après un récent rapport de France Datacenter, une association professionnelle du secteur, la capacité des centres de données français devrait être multipliée par deux d’ici à 2030.




