dimanche, juin 30

Hors-série. Le jour d’avant. Le 6 octobre 2023, Israël s’endort. Le problème palestinien n’est plus à l’agenda diplomatique international. L’esprit des accords d’Abraham, signés en 2020 entre Israël et certains Etats arabes, suit son cours et démontre que les régimes en place sont davantage préoccupés par leur sort que par celui des Palestiniens. L’Arabie saoudite ne les a pas signés, mais elle négocie avec les Israéliens. De son côté, Benyamin Nétanyahou est à la tête d’une coalition qui comprend des ministres ouvertement racistes, partisans de la colonisation à outrance de la Cisjordanie, et fait l’objet d’un vaste mouvement de contestation contre ses réformes politiques. Le Hamas, replié sur les 363 kilomètres carrés de la bande de Gaza, gagne en popularité en Cisjordanie, jusque-là bastion d’une Autorité palestinienne à la peine.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Comment « Le Monde » a couvert le conflit israélo-palestinien depuis 1945

7 octobre 2023. Israël se réveille dans l’horreur. Du nord au sud de la bande de Gaza, des militants armés du Hamas déferlent sur le territoire israélien, malgré la barrière de protection réputée infranchissable. Les forces de sécurité israéliennes sont inefficaces face à des terroristes qui massacrent 1 152 personnes dans un pogrom d’une violence insensée et en enlèvent 251 autres. Israël riposte aussitôt, son armée se lance dans une vaste opération de représailles.

Le jour d’après. La bande de Gaza est en grande partie détruite. En neuf mois, près de 40 000 civils gazaouis ont été tués, mais l’objectif de détruire le Hamas terré dans les tunnels n’est pas atteint. Et le gouvernement israélien est obligé de négocier, même indirectement, avec lui, son pire ennemi, la libération des otages au moment où son premier ministre, Benyamin Nétanyahou, est de plus en plus l’objet de critiques, jusqu’à une inculpation par la Cour pénale internationale, en mai. Et, surtout, aucun plan ne se dessine pour le jour d’après. Quelle sortie de guerre ? Quelle résolution du conflit ? Quelle reconstruction ? Qui administrera la bande de Gaza ? Quel avenir pour la Cisjordanie ?

Comprendre l’autre

Histoire, idéologie et religion tissent le récit de ce vieux conflit entre deux identités, deux causes, deux peuples condamnés à vivre côte à côte. Ces trois variables doivent servir d’aide-mémoire pour mieux comprendre la tragédie qui se déroule sous nos yeux depuis des décennies. Sortir des histoires fables, des idéologies ­meurtrières et des religions instrumentalisées constitue le premier réflexe à adopter pour comprendre l’autre. Car, tant que l’on ne verra pas l’autre tel qu’il est, rien n’avancera, trop de réflexes identitaires aiguisant l’exclusion et la haine.

Il vous reste 20.46% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Partager
Exit mobile version