- Un Ehpad du Gers pourrait en inspirer d’autres : il a fait baisser le prix des repas en bannissant les produits industriels, et la santé des pensionnaires s’est améliorée.
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Le 13H
Au sein de l’Ehpad « La tour de l’âge d’or », dans le petit village de Termes-d’Armagnac, dans le Gers, plus aucune place n’est disponible. Pour y séjourner, il faut compter environ 2000 euros par mois, le prix du bien-vieillir, mais aussi du bien-manger car cet établissement abrite un restaurant pas tout à fait comme les autres. En octobre dernier, ce dernier s’est en effet vu remettre la certification « 3 carottes », niveau excellence, par le label Ecocert en cuisine, qui valorise les établissements de restauration collective proposant du local et du bio. Une première pour un Ehpad.
« Pour être en bonne santé, il faut travailler de l’ultra fraîcheur, cuisinée au dernier moment »,
lance face à notre caméra Jean-Jacques Guerrier, chef cuisinier au sein du collectif « Les pieds dans le plat », qui s’active pour le déjeuner dans sa cuisine flambant neuve. « Cuisiner c’est un acte d’amour, cuisiner c’est prolonger la vie de l’autre. Donc on voit bien que là ça a tout son sens dans un Ehpad »,
poursuit celui pour qui il n’est pas question de proposer du surgelé. Tout est fait maison, bio et surtout local. Au menu, ce jour-là : pizza et salade en entrée, émincé de bœuf mariné aux champignons avec des tagliatelles de riz en plat, et yaourt local en dessert.
3 kilos de plus en moyenne pour les résidents
Pour relever ce challenge, le cuisinier s’appuie sur des résidents qui prêtent main-forte et surtout sur les producteurs de la région. Les légumes par exemple sont cultivés dix kilomètres plus loin. Un circuit court très apprécié. « Ça tisse le lien du territoire, ça fait marcher les petits comme on faisait avant »,
explique Laeticia, la productrice. Et à table, cela se voit tout de suite : les assiettes reviennent vides, les visages sont souriants.
Il y a deux ans quand la directrice est arrivée tout était industriel mais avec un budget maîtrisé et un seul cuisinier cette structure a réussi à transformer la vie de ses pensionnaires. « Avant, on avait des repas qui étaient livrés en liaison froide, les résidents ne l’appréciaient pas, on en jetait à peu près 40%. Depuis le projet, ils attendent le moment du repas avec impatience, et quand on se fait plaisir, on a tendance à mieux accepter les petits tracas de la vie comme un petit peu d’arthrose ou des choses comme ça »,
explique Véronique Champomier, diététicienne et directrice de l’établissement.
Les résultats sont là : les résidents ont repris en moyenne 3 kilos et le prix du repas est passé de 12 euros à 10,50 euros. « Ça marche pourquoi ? Parce que c’est très vertueux, c’est bon pour les résidents, c’est bon pour les familles des résidents, c’est bon pour les gens qui travaillent ici. On a une liste d’attente des gens qui veulent venir travailler dans notre EHPAD »,
détaille Thibaud Renaudin, maire de Termes-d’Armagnac. Et de conclure : « C’est bon également pour notre territoire, puisqu’on achète pour 65.000 euros de denrées alimentaires locales auprès de nos agriculteurs. «










