mardi, septembre 24

Le constat est alarmant. Sur une année, plus de 10.000 livres auraient été retirés des étagères de bibliothèques d’écoles publiques américaines, d’après un rapport de l’association de défense de la liberté d’expression et des droits des écrivains Pen America. Rendue publique ce lundi 23 septembre et comme le rapportent The Guardian ainsi que le New York Times, l’étude précise que le nombre de censures a triplé entre 2023 et 2024.

Les conservateurs pointés du doigt

Cela fait plusieurs mois, voire plusieurs années, que Pen America met en garde contre une censure intensive de la part des écoles publiques. Circulent ainsi des listes d’ouvrages dont les sujets dérangeraient la frange la plus conservatrice de l’Amérique. Au premier rang desquels, on retrouve Gender Queer, de Maia Kobabe. Un récit autobiographique abordant la non-binarité, connu pour être l’ouvrage « le plus interdit du pays ».

En 2022 déjà, USA Today soulignait un « nombre record de 2.571 titres » retirés des bibliothèques scolaires ; des titres dont « la plupart ont été écrits par ou sur des personnes LGBTQ+, des noirs, des autochtones et des personnes de couleur ». Et les chiffres ne cessent d’augmenter depuis.

Une conséquence de la mise en place de nouvelles lois dans certains états républicains et visant à interdire des ouvrages plutôt que d’autres, c’est ce qu’affirme Pen America. Ce serait notamment le cas dans l’Iowa ou en Floride, comme le détaille le New York Times, où environ 8.000 livres ont été censurés entre 2023 et 2024. Cela représenterait donc 80% du nombre total d’écrits interdits durant cette période.

Un chiffre relativisé par d’autres observateurs

Parce que l’association Pen America comptabilise tous les livres retirés des bibliothèques d’écoles, y compris ceux qui seront réintroduits à la suite d’une « tentative d’interdiction », le nombre de livres définitivement interdits serait, dans les faits, moins important. Une manière de recenser les « livres bannis » qui ne fait pas l’unanimité du côté des associations de défense de la liberté d’expression.

Selon un autre rapport, publié lui aussi ce lundi 23 septembre par l’American Library Association (ALA), le nombre de 10.000 livres censurés serait alors très largement surestimé. Plus encore, le New York Times rapporte que ce chiffre aurait, en réalité, diminué sur l’année écoulée:  » 414 contestations de documents de bibliothèque, impliquant 1 128 titres uniques, du 1er janvier au 31 août 2024. Au cours de la même période de l’année précédente, il a été relevé 695 contestations impliquant 1.915 titres. »

Malgré leurs divergences, les associations Pen America et ALA s’entendent néanmoins sur un point précis: la censure au sein des établissements scolaires publics est un problème dont les Américains doivent urgemment se soucier. Toutes deux participent à la « Semaine des livres interdits 2024 », du 22 au 28 septembre prochain, et encouragent les lecteurs outre-Altantique à faire de même.

Article original publié sur BFMTV.com

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